LES FEMMES DANS LA REGION DE L’EST

Les inégalités entre hommes et femmes sont encore criantes au Burkina Faso. La femme a très souvent un statut de personne subordonné à celui de l’homme. La culture, les structures familiales et de nombreux autres facteurs font qu’il est difficile pour de nombreuses femmes, en particulier en milieu rural, d’être autonomes financièrement.

La scolarisation des filles, bien qu’ayant progressé depuis 2000, reste toujours inférieure à celle des garçons, en particulier à partir du collège. Chez les jeunes filles de 14 à 25 ans, (nées avant les OMD) le taux d’alphabétisation n’est que de 33 %. Par ailleurs, 10% des enfants au Burkina Faso sont mariées avant l’âge de 15 ans, et 51,6% le sont à 18 ans. Il s’agit bien évidemment essentiellement de filles. 28% de ces filles sont déjà mères à 18 ans.

De nombreuses jeunes filles quittent leur famille et leur village pour fuir le mariage précoce ou forcé. Elles se retrouvent seules, sans ressources et sans moyen de subvenir à leurs besoins.

La formation professionnelle des jeunes femmes leur permet d’atteindre une autonomie financière et de subvenir dignement à leurs besoins, évitant également l’exode vers la capitale. L’aide à ces jeunes femmes, par le biais de la formation professionnelle à la couture, est au coeur de la mission des Perles du Faso depuis 2005.

CONTEXTE DE LA TAPOA

La Tapoa est une province de la région de l’Est. Elle est aux confins du Bénin et du Niger.

La scolarisation des filles y est faible (si 53% des filles de Logobou étaient inscrites à l’école en 2005/06, seules 27% des filles en âge d’aller à l’école la fréquentaient effectivement), bien plus que celle des garçons, et très inférieure à la moyenne nationale.

Dans la population actuelle des femmes de plus de 14 ans, un très grand nombre de femmes n’a donc jamais été scolarisé, sans compter celles qui ont abandonné l’école après un, deux ou trois ans.

Nous ne disposons pas de statistiques régionales, mais au niveau national, en 2013 le taux d’alphabétisation chez les garçons de 15 à 24 ans est de 46,7%, et il est de 33% chez les filles du même âge.

Par ailleurs, selon les statistiques de l’UNICEF, 10% des enfants au Burkina Faso sont mariées avant l’âge de 15 ans, et 51,6% le sont à 18 ans. Il s’agit bien évidemment essentiellement de filles. 28% de ces filles sont déjà mères à 18 ans. Le mariage forcé et le rapt (enlèvement en vue du mariage sans autorisation de la famille) sont des réalités encore plus présentes dans l’Est du pays que dans le reste du Burkina Faso.

Les jeunes filles n’ont pas leur mot à dire en ce qui concerne le mariage précoce, et celles qui veulent y échapper se trouvent dans une situation très difficile, isolées de leur famille dans une culture où le lien familial est très important, sans formation, comme on l’a vu plus haut, et donc sans ressources.

Dans ce contexte, et aussi dans celui d’un exode rural (71,2% de la jeunesse rurale va vers les villes, perçues comme lieu d’acquisition d’un mieux être social et économique), les jeunes femmes une fois en ville se retrouvent confrontés à des difficultés inattendues (problèmes de logement, de nourriture, et de travail). Elles sont la proie facile de la prostitution, dans un pays où sévit le VIH.